3 Septembre 2015

STRATO SCIENCE 2015 : La nacelle H2O atterrit bien au sec...

Profitant d’un créneau météo. satisfaisant, tant en conditions au sol que pour les vents stratosphériques, le chef de mission a ordonné le départ de la nacelle H2O lundi 31 août au soir.

Un vol en trois étapes ...

Plusieurs créneaux de date ont été analysés pour ce vol de la nacelle H2O avant de trouver une configuration respectant :

- les contraintes au sol pour le lâcher (vent modéré et absence de pluie) ;

- des vents dans la stratosphère permettant de garantir un atterrissage sur une zone peu peuplée ;

- les demandes des scientifiques responsables de la nacelle H2O.
En effet, le profil de vol demandé dans ce cas est un peu particulier : il s’agit de réaliser non pas un vol au plafond d’arrivée du ballon en fin de montée, mais de positionner ce dernier sur deux paliers (scientifiques) intermédiaires à plus basse altitude, une fois quitté ce premier plafond.
Si, au moment de la décision de lâcher (19H46 locales), le premier plafond scientifique était atteignable, il subsistait une incertitude sur l’acquisition du second ; la gestion du vol a permis de réaliser les deux demandes, à la satisfaction des scientifiques demandeurs. 

H2O
Lundi
31août

Un ballon auxiliaire (toujours) plus performant ...

Le vol H2O a été la troisième occasion au cours de cette campagne, d’opérer le lâcher de la nacelle scientifique sous un ballon auxiliaire de type BSO (cf. CLIMAT et GOLD).
S’il va de soi que les configurations de vol sont arrêtées bien avant la campagne, ne serait-ce que pour des considérations de sécurité, il reste une (petite) marge de manœuvre aux équipes opérationnelles pour réaliser quelques ajustements, affinements, perfectionnements ...  
En l’état, le procédé de mise en œuvre de ce (nouveau) ballon auxiliaire a subi quelques adaptations permettant une meilleure vidange du gaz, une fois le lâcher effectué.

Ballon auxiliaire de H2O en cours de vidange © CNES

Caractéristiques de l’aérostat

  • Volume du ballon principal : 100 000 m3
  • Volume du ballon auxiliaire : 300 m3
  • Masse de la nacelle H2O : 220 kg
  • Masse de la charge sous le crochet du ballon : 825 kg

Ballon du vol H2O © CNES

La nacelle H2O

L’objectif scientifique de la nacelle H20 est principalement de faire une inter-comparaison entre plusieurs instruments mesurant la vapeur d’eau dans différentes masses d’air aux altitudes stratosphériques.  H20 emporte également :

  • L'instrument LOAC, un compteur de particules, qui est également objet de la campagne VOLTAIRE à Aire sur l'Adour, sur un tout autre type de véhicule ballon, le BLD (Ballon léger Dilatable).
  • Un boîtier GPS spécifique devant effectuer des mesures préalables à une mission future d'horloge haute précision.

Les instruments embarqués

  • AirCore-Light (non représenté mais fixé sur le plancher)
  • SAWPHy
  • PICOSDLA-CH4
  • PICOSDLA-CO2
  • PICOSDLA-H2O-STRAT (déporté via un bras)
  • LOAC
  • Boîtier GPS-CNES
sont les différents instruments scientifiques et technologiques composant la nacelle H2O © CNES

Les partenaires scientifiques

  • Responsable scientifique : Nadir Amarouche - Institut National des Sciences de l'Univers (INSU)
  • Responsable de la nacelle : Benoit Couté - Laboratoire de Physique et Chimie de l'Environnement et de l'Espace (LPC2E)
  • Les laboratoires scientifiques :
    • Laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD)
    • Laboratoire de Physique et Chimie de l'Environnement et de l'Espace (LPC2E)

Un nouveau pas technologique : les nacelles de servitudes "marinisées"

L’objectif :

  • de pouvoir de nouveau effectuer des vols depuis la base historique de France métropolitaine d’Aire sur l’Adour, avec une retombée des éléments en mer (Golfe de Gascogne) ;
  • de minimiser les risques de dégradation des éléments des aérostats en cas de retombée sur des zones humides lors des campagnes d’été au Canada (Timmins) et en Suède (Kiruna)...

a conduit les équipes de développement du CNES à travailler à la « marinisation » (notion d’étanchéité maximale) des différents éléments des chaînes aérostatiques :

  • les nacelles scientifiques lorsque leur configuration le permet ;
  • mais également les nacelles de servitude qui sont des éléments récupérables et donc réutilisables.

Dans le cas de ce vol, c’est la nacelle de communication de l’enveloppe (servant notamment à sa localisation lors de la descente post-séparation) qui a été marinisée.
L’enveloppe et la NEV sont tombées dans un lac, puis ont dérivés vers une partie très enrochée qui n’a pas permis la récupération directe de ces éléments. L’enveloppe a alors été traînée par un bateau sur un autre versant du lac plus accessible. Quant à la nacelle de communication, sortie de l’eau en fin d’après-midi, devra être analysée pour évaluer les performances de l'étanchéité.